Le Tamaskan est une « race en construction ». Actuellement moins de 600 tamaskans existent dans le monde.
Le comité qui chapeaute la création de la race a été créé en 2006, dix ans après les premiers balbutiements de cette entreprise et s’appelle le Tamaskan Dog Register.
Les éleveurs à l’origine de la race cherchaient à créer un chien ayant l’apparence d’un loup, et le caractère d’un chien de famille tout en conservant les qualités de travail des races nordiques à l’origine de la race.
Actuellement le tamaskan semble prendre un chemin de « chien de famille ».
Il est encore tôt dans l’évolution de la race pour pouvoir décrire un tempérament particulier et fixé, mais certaines grandes tendances émergentes du comportement de nos chiens.
Ce sont ces caractéristiques que je vous propose de découvrir ici.
Un chien de meute
Comme la plupart des chiens primitifs, le tamaskan est un chien de meute.
Le bon côté de cette particularité, c’est que, correctement socialisé (en contact régulier avec des chiens de toute sorte dès son plus jeune âge), le Tamaskan est un chien qui s’entendra bien avec ses congénères, sans ou avec très peu de cas d’agression entre chiens, y compris de même sexe.
Ce sont des chiens très « codifiés », c’est à dire qu’ils sont très démonstratifs et vont utiliser à outrance tout le prisme des attitudes qu’ils ont à leur disposition (port de la queue et des oreilles, « mimiques », vocalisations, crête…).
Pour autant, même si cela peut être très impressionnant, un chien adoptant une posture « dominante » (queue portée haute, oreilles dressées vers l’avant, crête levée, grognements) ne va pas se montrer agressif pour autant.
Face à d’autres chiens-loups, cela ne pose pas de problèmes dans la mesure où les signaux sont compris et où soit le chien d’en face se soumet, soit la remet en place.
Par contre, les races de chien plus « classiques » qui ne sont pas habituées à ce type de communication ont tendance à interpréter ça comme des menaces « réelles et immédiates » et à répondre immédiatement par des morsures.
Ces attitudes se retrouvent aussi, bien qu’avec moins d’intensité, lors des jeux. Il faut un peu d’expérience pour en devenir familier et apprendre quand « ça craint », ou quand « ça craint pas ».
Le « mauvais » côté c’est que, laissé seul, il y a de fortes chances pour que votre tamaskan ne se sente pas bien. Il est, bien entendu, possible d’apprendre à un Tamaskan à rester seul, mais certains développent une anxiété de séparation qui rendra cet apprentissage extrêmement difficile, pour le maître et pour le chien. (Et pour les voisins aussi.)
Même si votre tamaskan gère bien sa solitude, tenez pour acquis qu’il s’ennuie (au mieux) lorsqu’il n’est pas « avec sa meute ».
Ainsi, quelle que soit votre situation, avant de prendre un tamaskan, prévoyez un plan de repli (un second chien, de sexe opposé et de gabari similaire, aménagement des horaires de travail, garderie pour chien….) au cas où ce serait vraiment un souci.
Rappelez-vous, avec ce genre de chiens, toujours prévoir le pire et se réjouir du mieux!
Un chien intelligent
Le tamaskan est souvent (et à raison) décrit comme un chien intelligent.
Mais qu’est-ce qu’un chien intelligent?
C’est un chien qui va apprendre vite. Attention, cela veut dire qu’il apprendra ce que vous souhaitez lui apprendre (pour peu que le message soit clair), mais également de son environnement toute une foule de choses que vous auriez préféré qu’il ignore (ouvrir les portes par exemple).
Le tamaskan apprend vite, mais se lasse tout aussi vite. Ces chiens ont besoin d’une stimulation mentale assez efficace et variée. Par exemple, une balade « courte » (15-20 min) de travail tous les jours (avec les exercices classiques : marche au pied, assis, couché, pas bouger, rappel… et tout ce qui vous amusera.), en plus de la grande balade de jeu qui lui permettra de défouler son trop plein d’énergie.
Un chien qui s’ennuie vite, et aussi un chien potentiellement TRES destructeur. Puisqu’il s’ennuie, le chien va chercher à s’occuper tout seul « comme un grand ». Mais avec ses « fausses bonnes idées » de chien… Or, pour un chien, il y a deux occupations majeures : ronger/creuser/dépiauter ou se promener.
Les tamaskans ne sont pas des chiens fugueurs, ce n’est pas une raison pour ne pas investir dans une clôture adéquate, mais ce n’est pas la première des choses à craindre.
Par contre, tout ce qui est à portée de gueule est voué à être mâchouillé à un moment où un autre. Même lorsque la période « chiot » est finie, lors de poussées d’hormones, de changement d’environnement, ou de report de frustration (votre mâle a senti une chienne en chaleur qu’il ne peut pas rejoindre dans les environs, par exemple), votre mobilier risque fort « d’y passer ».
Que prévoir ?
Du temps à consacrer à votre chien. Un chien en présence humaine h24 ne fera que très peu de bêtises.
Un compagnon chien, pour qu’ils puissent jouer et se dépenser ensemble.
Des d’activités avec votre chien, qui le fatiguent assez (physiquement et mentalement) pour qu’il ait plus envie de dormir que de refaire la déco de votre salon.
Un espace « sacrifié » aux pulsions de décorateur de votre animal (chez nous, c’est 400m² de jardin).
Des objets à mâcher (morceaux de bois, sabots de bœufs, bois de cervidés…. ) qui occupent votre chien et lui serviront de « souffre douleur » si besoin est.
Un pourcentage de perte.
Un chien sportif
C’est de la logique élémentaire, mais étant donné les origines des tamaskans ce sont des chiens qui ont besoin de « faire » des choses. Soit du sport, soit de grandes balades, soit de l’obéissance… Qu’importe au final, tant que vous prévoyez une activité avec eux.
Ils peuvent tout faire (notez cependant que les épreuves de ring leur sont interdites : race non reconnue et, de toute façon, si un jour la race était reconnue elle serait probablement interdite au mordant sportif.)
Prédation
Le dernier point à vraiment prendre en compte, c’est que ce sont des chiens qui ont gardé des réflexes de prédation très marqués.
Il n’y a pas 36 solutions à ça : socialiser votre chiot, le plus tôt et le plus densément possible à toute sorte de bébêtes (chat, oiseaux, chevaux, brebis…) et lui apprendre la cessation. Il est possible d’obtenir des résultats remarquables, Jack Daniels vom Muensterland en est un exemple frappant! Mais cela ne se fait pas « tout seul ».
A faire : Anticiper au maximum, et se garder une sécurité (une longe par exemple) dans des endroits où il est possible de croiser du gibier/de petits animaux domestiques tant que la cessation/rappel n’est pas parfaitement acquis. Sachant que cet ordre, pour un chien, est l’équivalent d’un « doctorat du rappel». C’est possible de l’acquérir, mais ça demande un gros travail.
Et au delà de tout, le plus important avec ce genre de chiens, cela va être de construire une relation, une belle relation de confiance et de respect véritable 🙂
Votre tamaskan sera, au final, ce que vous en ferez, rien n’est plus vrai. A vous de vous donner les moyens de façonner le compagnon que vous avez rêvé d’avoir. Tout est possible !
Image © Annabelle Chabert
Article écrit par : Emilie Reydon, Le Lignage
Originellement sous la forme de cet article : Le Tamaskan, un Chien-loup comme les autres
15
OCT
2015
Share